Bonjour
Je voudrais tout d’abord vous souhaiter un excellent Mois du Patrimoine Haïtien. J’aimerais que nous puissions être ensemble en personne ce matin. Ce mois nous donne l’occasion de célébrer et de réfléchir sur les nombreuses contributions d’Haïti envers le monde, et en particulier envers les États-Unis.
Aujourd’hui est également la Journée du drapeau en Haïti – une journée pour commémorer la création du drapeau national haïtien. Je sais que vous avez peut-être d’autres événements importants auxquels vous devez assister, et je sais qu’une marche est prévue ici à Washington, D.C. J’aimerais donc vous remercier d’avoir réservé un peu de temps en dehors de vos nombreuses activités pour vous être avec nous en ce jour particulièrement important pour la communauté haïtienne.
La richesse de l’histoire et de la culture d’Haïti témoigne de sa grande force et de son potentiel illimité. Et cela confère, à ceux d’entre nous qui en prennent conscience et qui se soucient profondément d’Haïti, l’inspiration pour continuer à persévérer dans notre travail pour soutenir Haïti alors qu’elle lutte pour aller au-delà de cette longue et difficile période de crises pluridimensionnelles.
La plupart d’entre nous connaissent le proverbe « Plus on est nombreux, moins le travail est dur ». Alors que nous considérons comment l’environnement politique fragmenté d’Haïti a paralysé le pays et menacé le bien-être des citoyens ordinaires, ces mots semblent appropriés. Un effort commun est nécessaire de toute urgence. Les dirigeants politiques et de la société civile doivent surmonter leurs divisions pour atteindre l’objectif supérieur de restauration de la démocratie et de la stabilité. Plus les dirigeants haïtiens de divers secteurs de la société participeront, plus cette tâche sera facile.
Périodiquement, le monde attend avec impatience de voir si Haïti peut surmonter ses divisions internes pour planifier, organiser et tenir des élections opportunes qui conduisent à une transition de pouvoir entre un dirigeant démocratiquement élu et un autre dirigeant démocratiquement élu. Il ne devrait pas en être ainsi. Dans une démocratie représentative, le peuple dispose du droit de choisir les dirigeants qui légiféreront et gouverneront en leur nom. Cette proposition ne fonctionne que si les gens peuvent le faire sur une base régulièrement. De cette manière, la démocratie électorale constitue le fondement d’un État stable et prospère. Des pays du monde entier et des pays d’Amérique latine et des Caraïbes – pays confrontés à des problèmes de sécurité et d’infrastructure – réussissent régulièrement à le faire malgré les problèmes auxquels ils sont confrontés. Des pays avec de graves divergences politiques surmontent leurs différences pour le faire – et Haïti peut le faire aussi. L’histoire d’Haïti en fait un phare de liberté et sa démocratie ne doit pas être une exception, elle doit être un exemple.
Les élections législatives qui auraient dû se tenir en 2019 se font attendre depuis longtemps. Et quel a été la conséquence de ce retard ? Un pouvoir exécutif non contrôlé depuis janvier 2020, puisque la chambre basse n’existe plus et qu’il y a trop peu de sénateurs pour atteindre un quorum. Il n’y a pas de séparation des pouvoirs et aucun moyen pour les branches du gouvernement de se tenir mutuellement responsables. Cette situation remet en question les préceptes fondamentaux de la démocratie haïtienne.
En outre, cette période de gouvernance par décrets exercée par un seul homme a déjà conduit à l’annonce de la création d’une agence nationale d’intelligence, qui est problématique, à l’introduction de définitions douteuses du terrorisme, à la réduction du rôle d’institutions clés comme la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, et à la destitution et au remplacement de trois juges de la Cour de cassation. La décision de tenir un référendum pour amender la constitution de 1987 ajoute encore à la controverse, surtout sans le bénéfice d’un examen par les pouvoirs législatif et judiciaire ou d’un processus consultatif inclusif et crédible qui intègre pleinement la société civile.
Des partenaires internationaux partageant les mêmes idées se sont joints aux voix locales pour exprimer ces préoccupations. Le BINUH a tweeté le 13 avril que le processus de consultation constitutionnelle n’était «pas suffisamment inclusif, participatif ou transparent» et a appelé le Comité consultatif à s’engager avec un plus large éventail d’acteurs politiques et sociétaux, y compris des femmes et des groupes religieux, à travers le pays. Une déclaration du Groupe restreint du 26 avril par les ambassadeurs en Haïti de l’Allemagne, du Brésil, du Canada, de l’Espagne, des États-Unis, de la France, de l’Union Européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États américains et du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies ont toutes fait écho à l’évaluation du BINUH sur le processus consultatif. La démocratie haïtienne ne peut pas continuer ainsi.
Nous pensons que les élections législatives sont le moyen démocratique de mettre fin à la gouvernance prolongée d’Haïti par décrets et que les élections présidentielles sont nécessaires pour transférer pacifiquement le pouvoir d’un dirigeant démocratiquement élu à un autre.
Quiconque suit l’évolution de la situation en Haïti peut se rendre compte qu’il y a des défis. J’ai personnellement observé ces défis lors de ma visite en Haïti en 2019 et j’ai exhorté le président Moise à mettre en place un gouvernement qui pourrait s’attaquer à des problèmes tels que l’insécurité, la corruption et une économie à la traîne. Haïti a besoin d’un gouvernement doté de pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire qui intensifiera ses efforts pour faire avancer le pays. C’est pourquoi nous appelons tous les acteurs politiques d’Haïti à se réunir et à convenir des mécanismes nécessaires pour organiser des élections libres et équitables en 2021, des élections crédibles qui reflètent la volonté du peuple haïtien.
De nombreuses voix sont en désaccord sur le fait que la manière de restaurer pleinement la démocratie en Haïti passe par des élections libres et équitables et affirment qu’Haïti a besoin d’un gouvernement de transition pour la remettre sur la voie démocratique. Cela peut être une idée tentante. Mais qui seraient ces gens ? Comment seraient-ils choisis ? À quels électeurs devront-ils rendre des comptes ? En tant qu’organe dirigeant extraconstitutionnel, quelle loi déterminerait leur mandat ? Un gouvernement de transition empêcherait-il un nouveau chaos ? Cela rétablirait-il la ponctualité du calendrier électoral d’Haïti ? Nous avons vu cela auparavant et nous avons appris qu’il n’y a pas de raccourcis pour bâtir une démocratie résiliente et durable.
Les besoins du peuple haïtien sont beaucoup trop pressants pour que les élections soient encore retardées. Vous n’organisez pas d’élections quand cela vous convient, vous les organisez quand le moment est arrivé. Aux États-Unis, même pendant les moments les plus conflictuels et les plus controversés de notre histoire – ralentissements économiques, manifestations, catastrophes naturelles, guerre civile sanglante – des élections ont été régulièrement organisées pour que notre république puisse continuer à progresser.
Les États-Unis et Haïti sont les plus anciennes républiques de l’hémisphère occidental. Haïti est l’un des plus anciens amis de notre nation. Nous partageons plus de 2 milliards de dollars d’échanges commerciaux annuels. Les envois de fonds vers Haïti, dont la majorité provient des États-Unis, représentent un tiers du PIB d’Haïti. L’influence mutuelle des traditions et des réalisations américaines et haïtiennes est évidente, et moins de mille kilomètres séparent nos frontières.
Un point commun majeur entre le peuple américain et le peuple haïtien est notre attachement à l’idée de liberté. Les citoyens des deux pays regardent avec fierté nos ancêtres qui valorisaient la liberté par-dessus tout et qui ont tout risqué pour garantir ce droit inaliénable. Les Haïtiens et les Américains se sont battus et sont morts pour la liberté et ont entrepris de concevoir de nouvelles visions pour nos républiques respectives qui n’avaient jamais été réalisées auparavant. Des siècles plus tard, le peuple haïtien se bat toujours pour voir une Haïti libre – une Haïti exempte de corruption, exempte d’anarchie, exempte d’enlèvements, exempte de pauvreté et exempte de gouvernance unilatérale.
Nous entendons les demandes du peuple haïtien pour la sécurité, l’éducation, les soins de santé, l’emploi, la transparence et les opportunités qu’il mérite. J’ai pris le temps d’écouter attentivement les idées et les craintes des Haïtiens tant en Haïti qu’aux États-Unis. Une seule élection sera-t-elle la poudre magique qui guérira tous les problèmes d’Haïti ? Certainement pas. Et ne vous y trompez pas, nous savons à quel point nos démocraties sont fragiles. Mais cela ne diminue en rien le fait qu’Haïti a cruellement besoin de cohérence démocratique et d’institutions au service du peuple.
Quand j’étais en Haïti, j’ai rencontré de jeunes leaders inspirants qui ont chacun fait preuve d’une ingéniosité, d’une détermination et d’une résilience qui doivent être encouragées et nourries. Les jeunes sont l’espoir et la promesse d’Haïti, et les possibilités qui leur sont offertes aujourd’hui auront un impact sur le développement d’Haïti pour les années à venir. La prospérité ne peut tout simplement pas être atteinte lorsque les règles fondamentales de la démocratie sont manipulées ou ignorées. La création et la préservation de processus et de structures démocratiques solides sont des défenses institutionnelles à long terme contre la dictature, la partisanerie et la cupidité. Sans stabilité et état de droit, Haïti aura du mal à attirer les investissements directs étrangers et à conserver ses esprits les plus brillants.
C’est pourquoi nous choisissons d’investir dans le peuple et les institutions d’Haïti plutôt que dans des dirigeants et des personnalités. L’aide américaine en Haïti améliore l’accès aux services de base, notamment la santé, l’eau, l’éducation, la nutrition et la sécurité. Au cours de la dernière décennie, le gouvernement des États-Unis a donné directement des milliards de dollars pour répondre aux besoins les plus immédiats en matière d’économie, de nutrition, de catastrophe naturelle et de réponse au COVID-19. En janvier, nous avons annoncé 75,5 millions de dollars supplémentaires pour des questions comme la gouvernance démocratique et le développement agricole. Mais notre investissement dans le peuple haïtien ne réussira que si les Haïtiens investissent également dans leur propre gouvernance démocratique.
En tant que ponts vivants entre les États-Unis et Haïti, vous avez également un rôle important à jouer pour faire entendre vos voix afin d’améliorer et de renforcer la démocratie et l’économie en Haïti. Vous pouvez parler contre la violence. Vous pouvez parler contre la corruption et l’impunité. Vous pouvez dénoncer les abus de pouvoir et des droits civiques et humains. Nous espérons également que vous encouragerez les dirigeants politiques et de la société civile d’Haïti à négocier de bonne foi pour trouver des solutions visant à l’établissement d’un gouvernement qui travaille pour tous les Haïtiens.
Les États-Unis, eux aussi, continueront à faire entendre leur voix, à se joindre à des partenaires partageant les mêmes idées et aux organisations internationales pour relancer la démocratie en Haïti et dans le monde. Nous dénoncerons sans réserve l’autoritarisme, l’impunité, les violations des droits de l’homme et la corruption, et nous agirons contre les responsables, comme nous l’avons fait en sanctionnant trois anciens fonctionnaires du gouvernement haïtien en décembre 2020 en vertu de la loi Global Magnitsky. Haïti fait face à de nombreux obstacles sur le chemin long et ardu de la stabilité et de la prospérité durables, mais en nous unissant, nous rendrons collectivement le travail plus léger et nous nous rapprocherons de la réalisation de nos objectifs communs.
Merci
Diskou sekretè d Eta adjwen pa enterim, Madan Chung, sou angajman elektoral Etazini ann Ayiti
Bonjou
Avan tout bagay, mwen ta renmen swete nou yon ekselan Mwa Patrimowan ayisyen. Mwen swete nou te ka ansanm an pèsòn maten an.
Anvan tout bagay, mwen ta renmen swete nou yon bon mwa patrimwàn ayisyen. Mwa sa a ban nou opòtinite pou nou reflechi sou tout sa Ayiti fè pou lemonn, sitou pou peyi Etazini, epi pou nou selebre bagay sa yo.
Jodi a se Fèt Drapo nan peyi D Ayiti tou – yon jou pou komemore kreyasyon drapo nasyonal ayisyen an. Mwen konnen ou ka gen lòt evènman enpòtan nou bezwen asiste, e mwen konnen gen yon mach yo te planifye isit la nan Washington, D.C. Mwen ta renmen di ou mèsi deske nou te rezève yon ti tan pou nou te ka la avèk nou jodi a, se yon jou ki gen anpil enpòtans pou kominote ayisyèn an.
Istwa Ayiti ak kilti li ki rich anpil se yon prèv kokenn fòs li ak pouvwa san limit li genyen. Sila yo pami nou ki konprann sa e ki sansib anpil pou Ayiti, sa ban nou enspirasyon pou nou pèsevere nan travay n ap fè pou n soutni Ayiti, pandan l ap goumen pou l rive travèse peryòd sa a ki long, ki difisil e ki chaje ak tout kalite kriz.
Pi fò nan nou konn pwovèb ki di « Men anpil chay pa lou ». Pandan n ap egzamine jan anviwònman politik divize ki gen ann Ayiti paralize peyi a epi menase byennèt sitwayen òdinè yo, pawòl sa a sanble apwopriye. Li nesesè pou gen yon efò nan tèt ansanm ki fèt tousuit. Dirijan politik yo ak dirijan nan sosyete sivil la dwe pase sou sa ki divize yo pou yo rive atenn kokenn objektif sa a ki se retabli demokrasi ak estabilite. Plis gen dirijan ayisyen ki met men, dirijan ki soti nan divès sektè nan sosyete a, se plis travay la ap fasil.
Regilyèman, lemonn ap tann ak enpasyans pou wè si Ayiti kapab pase sou divizyon ki anndan li pou planifye epi òganize eleksyon kòrèk k ap pèmèt pouvwa a pase sot nan men yon dirijan ki te pase nan eleksyon demokratik pou al nan men yon lòt dirijan ki pase nan eleksyon demokratik. Sa pa ta dwe konsa. Nan yon demokrasi reprezantatif, pèp la gen dwa pou l chwazi dirijan ki pral fè lwa pou li e ki pral gouvène nan non li. Sistèm sa a ap fonksyone si moun yo ka fè sa regilyèman. Konsa, demokrasi elektoral la ap vin tounen fondasyon yon leta ki gen stabilite ak pwosperite. Gen peyi toupatou sou latè, nan Amerik Latin ak nan Karayib la, ki gen pwoblèm sekirite ak pwoblèm enfrastrikti. Yo reyisi fè sa nou sot di la a regilyèman, malgre pwoblèm y ap rankontre. Gen peyi ki gen gwo divèjans politik, ki reyisi pase sou divèjans sa yo pou yo ka fè sa, e nou kwè Ayiti ka reyisi fè sa tou. Istwa Ayiti fè l tounen yon flanbo libète e demokrasi Ayiti a pa dwe yon ekspesyon, li dwe yon egzanp.
Sa fè lontan n ap tann eleksyon lejislatif yo ki te dwe fèt an 2019. Ki konsekans reta sa a genyen ? Yon pouvwa egzekitif ki pa gen okenn kontwòl sou li depi janvye 2020, etandone chanm depite a pa egziste ankò e pa gen ase senatè pou bay kowòm. Pa gen separasyon ant divès pouvwa yo e pa gen okenn mwayen pou yon branch gouvènman an mande youn lòt branch pou li rann kont. Sitiyasyon sa a depaman ak prensip fondamantal demokrasi ann Ayiti.
Mete sou sa, sitiyasyon sa a kote yon sèl moun ap gouvène pa dekrè a vin mennen nan kreyasyon yon ajans nasyonal entelijans ki bay anpil pwoblèm. Sa mennen tou nan definisyon dwategòch yo bay sou teworis, nan minimize wòl yon seri enstitisyon enpòtan tankou Kou Siperyè dè Kont e sa mennen tou nan retire twa jij nan Kou kasasyon an epi mete lòt nan plas yo. Desizyon pou fè yon referandòm pou chanje konstitisyon 1987 la vin ajoute sou pwoblèm nan, sitou pa gen pouvwa lejislatif ak pouvwa jidisyè k ap jete yon koudèy, ni yon pwosesis ki kredib kote yo konsilte lòt moun e kote yo entegre sosyete sivil la nèt. Demokrasi a pa ka kontinye konsa ann Ayiti.
Patnè entènasyonal yo ki pataje menm lide mete yo ak vwa lokal yo pou eksprime enkyetid sa yo. BINUH tweeted nan dat 13 Avril ke pwosesis konsiltasyon konstitisyonèl la te « pa ase enklizif, patisipatif oswa transparan » epi li te mande Komite Konsiltatif la pou li angaje li ak plis aktè politik ak moun ki nan sosyete a, menm jan ak fanm epi ak gwoup relijye atravè peyi a. Yon deklarasyon ki soti nan nwayo Gwoup la nan dat 26 Avril pa anbasadè ki an Ayiti ki soti nan peyi Almay, Brezil, Kanada, Espay, Etazini, Lafrans, Inyon Ewopeyèn an, Reprezantan Espesyal Òganizasyon Eta Ameriken yo ak Reprezantan Espesyal Sekretè a- Jeneral Nasyonzini, yo tout repete evalyasyon BINUH a sou pwosesis konsiltatif la. Demokrasi ayisyen an pa ka kontinye konsa.
Nou kwè eleksyon lejislatif yo se mwayen demokratik pou fè gouvènans pa dekrè a sispann e nou kwè eleksyon prezidansyèl yo nesesè pou pèmèt pouvwa a soti pasifikman nan men yon dirijan ki te pase nan eleksyon demokratik pou al nan men yon lòt dirijan ki pase nan eleksyon demokratik.
Nenpòt moun k ap suiv sitiyasyon Ayiti ap rann li kont gen anpil difikilte. Mwen te viv sa pèsonèlman lè m te vizite Ayiti an 2019 e mwen te ankouraje prezidan Moyiz pou l mete sou pye yon gouvènman ki t ap ka atake pwoblèm tankou ensekirite, koripsyon ak pwoblèm yon ekonomi ki an soufrans. Ayiti bezwen yon sistèm gouvènman kote gen yon pouvwa lejislatif, yon pouvwa egzekitif ak yon pouvwa jidisyè k ap ranfòsè efò gouvènman an pou fè peyi a vanse. Se pou rezon sa a n ap mande tout aktè politik ann Ayiti yo pou yo reyini e pou yo jwenn yon antant sou sa ki dwe fèt pou gen eleksyon an 2021, eleksyon ki lib, ki onèt, ki kredib e ki esprime volonte pèp ayisyen an.
Gen anpil moun ki pa dakò se grasa eleksyon ki lib e ki onèt demokrasi ap retounen kòrekteman ann Ayiti. Dapre moun sa yo, Ayiti bezwen yon gouvènman tranzisyon pou remete l sou wout demokrasi a. Se yon lide ki ka atiran. Men, kiyès ki t ap nan gouvènman sa a ? Kòman yo t ap chwazi yo ? Bay ki elektè yo t ap gen pou yo rann kont ? Antanke ògàn dirijan ki an deyò konstitisyon an, ki lwa ki t ap defini manda yo ? Èske yon gouvènman tranzisyon t ap anpeche gen yon lòt dezòd ? Èske sa t ap pèmèt kalandriye elektoral la pa anreta ankò ann Ayiti ? Nou te viv sa deja e men leson nou tire : lè w vle bati yon demokrasi ki solid e ki dirab, ou pa fè wout dekoupe.
Bezwen pèp ayisyen an genyen yo twò ijan pou eleksyon yo ta an reta plis toujou. Ou pa fè eleksyon lè moman an apwopriye pou ou, ou fè eleksyon lè moman an rive pou yo fèt. Etazini, menm nan moman ki te gen pi gwo konfli yo, pi gwo boulvès yo tankou ralantisman ekonomik, manifestasyon, katastwòf natirèl oswa gè sivil sanginè, eleksyon toujou fèt regilyèman pou pèmèt repiblik la kontinye avanse.
Etazini ak Ayiti se de repiblik ki pi ansyen nan Amerik la. Ayiti se youn nan zanmi ki pi ansyen nasyon nou an genyen. Chak ane, nou fè echanj komèsyal pou plis pase 2 milya dola. Pifò transfè lajan k al jwenn Ayiti se Etazini li soti e lajan sa reprezante anviwon 30 pousan PIB peyi d Ayiti. Tradisyon ameriken ak ayisyen obsève ansanm ak sa yo reyalize aji sou toude nasyon yo, e gen mwens pase mil kilomèt ki separe fwontyè nou yo.
Yon lòt gwo resanblans ki genyen ant pèp ameriken ak pèp ayisyen, se atachman nou genyen pou kesyon libète. Sitwayen toude peyi yo fyè de zansèt yo, yo menm ki te bay libète plis valè pase tout lòt bagay, yo menm ki te riske tout bagay pou yo te ka pwoteje dwa sa a kòm yon dwa pèsonn pa ka pran nan men yo. Ayisyen ak ameriken goumen pou libète, yo mouri pou li e yo travay pou yo kreye lòt vizyon pou toude repiblik yo dekwa pou yo rive reyalize sa ki pa t janm fèt anvan sa. Plizyè syèk deja pase e ayisyen toujou ap goumen pou yo jwenn yon Ayiti ki lib, yon Ayiti ki libere anba koripsyon, anba anachi, anba kidnaping, anba lamizè, anba gouvènans san kontwòl.
Nou tande rèl pèp ayisyen an k ap mande edikasyon, swen sante, travay, transparans ak tout lòt opòtinite yo merite. Mwen pran tan pou m byen koute lide ayisyen yo genyen ak krent yo, ki se Ayiti, kit se Etazini. Èske yon grenn eleksyon ap tankou yon poud majik k ap geri tout pwoblèm Ayiti ? Asireman non. E pa bay tèt nou manti, nou konnen nan ki pwen demokrasi yo frajil. Men sa pa retire anyen nan bezwen Ayiti bezwen koyerans demokratik ansanm ak enstitisyon k ap bay pèp la sèvis.
Pandan m te Ayiti, m te rankontre kèk jèn lidè ki bay enspirasyon, ki entèlijan, ki gen yon detèminasyon ak yon andirans ki merite ankourajman. Jèn yo se espwa Ayiti, yo se pwomès Ayiti, e posiblite y ap ofri yo jodi a ap gen yon enpak sou devlopman Ayiti pou ane k ap vini yo. Pa ka rive gen pwosperite lè yo jwe ak règ fondamantal demokrasi a oswa lè yo pa teni kont de yo. Kreyasyon ak konsèvasyon pwosesis demokratik ak estrikti demokratik ki djanm, se sa k ap pwoteje enstitisyon yo kont moun k ap fè diktati, ki nan paspouki e ki bezwen plen pòch yo. Si pa gen stabilite e pa gen eta de dwa, l ap difisil pou Ayiti atire etranje pou yo vin envesti nan peyi a e l ap difisil tou pou l anpeche moun ki pi byen fòme yo kite peyi a.
Se poutèt sa nou chwazi envesti nan pèp la, nou chwazi envesti nan enstitisyon Ayiti yo, pase pou n ta envesti nan moun. Èd ameriken bay Ayiti pèmèt moun jwenn kèk sèvis de baz tankou lasante, dlo, edikasyon, alimantasyon ak sekirite. Pandan dènye dis lane ki sot pase yo, gouvènman ameriken te bay dirèkteman plizyè milya dola pou pèmèt Ayiti satisfè bezwen ki pi ijan nan domèn ekonomi, alimantasyon, katastwòf natirèl ak batay kont COVID-19. An janvye, nou te anonse n ap bay yon lòt 75,5 milyon dola pou kesyon tankou gouvènans demokratik ak devlòpman agrikòl. Men, envestisman nou nan pèp ayisyen an pap mennen okenn kote si ayisyen yo, yo menm, pa envesti nan pwòp gouvènans demokratik pa yo.
Antanke pon vivan ki relye Etazini ak Ayiti, ou menm tou ou gen yon wòl enpòtan pou w jwe pou w fè tande vwa w yon fason pou amelyore epi ranfòse demokrasi a ak ekonomi an ann Ayiti. Ou ka fè tande vwa w pou w di ou kont vyolans, koripsyon ak enpinite. Lè gen abi pouvwa ki fèt, lè yo pase dwa moun anba pye, ou ka denonse sa. Epitou, nou espere w ap ankouraje dirijan politik yo ak dirijan nan sosyete sivil la pou yo negosye yon fason ki sensè pou yo ka jwenn solisyon k ap pèmèt gen yon gouvènman k ap travay pou tout ayisyen.
Etazini, bò kote pa yo tou, ap kontinye fè tande vwa yo, y ap kontinye met ansanm ak patenè ki gen menm lide avèk yo, ansanm ak òganizasyon entènasyonal yo, pou remambre demokrasi ann Ayiti ak nan lemonnantye. N ap denonse ak tout fòs nou diktati, enpinite, vyolasyon dwa moun ak koripsyon e n ap aji kont moun ki lakòz yo, menm jan nou te fè sa lè nou te pran sanksyon kont twa ansyen fonksyonè gouvènman ayisyen an, an desanm 2020, sou baz yon lwa ki rele Global Magnitsky. Wout ki mennen nan estabilite ak pwosperite a, se yon wout ki long e ki difisil. E pandan Ayiti sou wout sa a, gen anpil obstak l ap rankontre. Men, si nou met tèt ansanm, travay la ap pi fasil e n ap pi pre pou nou atenn objektif nou yo.
Mèsi anpil