Mission des États-Unis auprès des Nations unies
Linda Thomas-Greenfield, représentante des États-Unis auprès des Nations unies
Le 4 octobre 2021
Merci. Permettez-moi de commencer par féliciter l’Irlande pour un mois de présidence extraordinairement réussi et productif. Et ensuite, j’aimerais souhaiter la bienvenue au Kenya – qui accède à la présidence – et nous sommes impatients de travailler avec vous au cours de ce mois. Permettez-moi de remercier la représentante spéciale La Lime pour son exposé complet sur la situation en Haïti ; les États-Unis saluent l’excellent travail que vous et votre équipe avez accompli dans des circonstances aussi difficiles. Je remercie également Mme Douyon pour son exposé.
Monsieur le président, ces derniers mois ont été éprouvants pour le peuple haïtien. Les villes et les villages ont été confrontés à une escalade de la violence, en particulier de la violence des gangs. Des centaines de milliers de personnes vivent dans des structures de fortune, contraintes de fuir leurs maisons, comme la RSSG La Lime vient de nous le dire. Le 7 juillet, le peuple haïtien a appris que son président avait été brutalement assassiné. En août, un séisme de magnitude 7,2 l’a frappé. Et puis, comme si cela ne suffisait pas, une tempête tropicale s’est abattue sur le pays. Et tout cela en seulement deux mois. Mais les Haïtiens souffrent depuis des décennies – le peuple d’Haïti continue d’être frappé alors qu’il est à terre, encore et encore.
Dans le contexte des efforts en cours pour parvenir à un accord politique comme première étape sur la voie du rétablissement de la stabilité et face à la situation humanitaire désastreuse à laquelle est confronté le peuple haïtien, Haïti a plus que jamais besoin du soutien des Nations unies et du système multilatéral. Alors que nous envisageons de renouveler le mandat du Bureau intégré des Nations unies en Haïti ce mois-ci, nous ne devons pas oublier le sort du peuple haïtien. Je voudrais donc aujourd’hui aborder trois aspects de la situation en Haïti : l’avenir politique, les menaces à la sécurité et les violations des droits de l’homme, et la réponse aux besoins humanitaires.
Tout d’abord, les États-Unis sont favorables à un processus inclusif dirigé par les Haïtiens, ouvrant la voie à la démocratie grâce à des élections libres et équitables dès que les conditions le permettront. Il est crucial que le gouvernement haïtien, les partis politiques, la société civile, les autorités religieuses, le secteur privé et la diaspora travaillent ensemble dans l’intérêt du peuple haïtien pour revenir à une gouvernance démocratique. Les autorités gouvernementales doivent agir rapidement pour rétablir les institutions démocratiques du pays, notamment un système judiciaire efficace et indépendant. Nous exhortons le premier ministre Henry à tout mettre en œuvre pour parvenir à un accord politique avec le consensus et le dialogue les plus larges possibles avec la société civile et les acteurs politiques. La traduction en justice des auteurs de l’assassinat du président Moïse serait une étape importante vers l’unité du pays.
Deuxièmement, la situation des droits humains en Haïti continue de se détériorer. Les défenseurs des droits de l’homme ont fait l’objet d’attaques supplémentaires au cours de l’été. Les responsables des massacres de Bel Air, Cité Soleil et La Saline doivent répondre de leurs actes. Les auteurs des meurtres de la militante politique Antoinette Duclaire, du journaliste Diego Charles et du président du Barreau de Port-au-Prince Monferrier Dorval doivent également être traduits en justice. Et en termes de sécurité, les États-Unis soutiennent le travail du BINUH pour aider la police nationale haïtienne à devenir une force responsable et fiable capable de répondre aux besoins d’Haïti en matière de sécurité intérieure, notamment de lutte contre la violence des gangs.
Troisièmement et pour terminer, à la suite du tremblement de terre, les Nations unies ont estimé à environ 650 000 le nombre des Haïtiens ayant besoin d’aide humanitaire. Les États-Unis ont mobilisé près de 44 millions de dollars pour aider les personnes dans le besoin. L’USAID, en collaboration avec ses partenaires, continue à évaluer les besoins humanitaires causés par ce séisme et à y répondre.
Et nous exhortons chacun à contribuer à l’aide au peuple haïtien qui a tant souffert. Ensemble, veillons à ce que les besoins et les aspirations du peuple haïtien soient satisfaits, et faisons tout notre possible pour aider le pays à progresser vers la démocratie, la prospérité et la sécurité pour le peuple haïtien.
Merci, Monsieur le président.