Plus de 14 millions de vies sauvées grâce au plan d’urgence des États-Unis pour la lutte contre le sida

Éditorial de l’ambassadrice Deborah L. Birx, 22/05/2018

 

Il y a quinze ans, lors de la création du PEPFAR (le Plan d’aide d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida), un diagnostic de séroposivité équivalait encore à une condamnation à mort pour beaucoup de personnes dans le monde en développement. Dans certains pays, des familles et communautés entières tombaient malades, la mortalité des nourrissons avait doublé, la mortalité infantile avait triplé et l’espérance de vie avait baissé de 20 ans ou plus. Des millions d’enfants étaient laissés pour compte, orphelins.

Face à la mort et la dévastation, les États-Unis sont intervenus, et ce de manière retentissante. L’ancien président George W. Bush a fait renaitre la compassion et l’espoir de par le monde lorsqu’il a annoncé le lancement du PEPFAR dans son allocution sur l’état de l’union le 28 janvier 2003. Quatre mois plus tard, le 27 mai, le Congrès des États-Unis a agi rapidement en adoptant un projet de loi bipartite autorisant le PEPFAR.

Aux débuts du PEPFAR, uniquement 50 000 personnes en Afrique bénéficiaient de traitements antirétroviraux susceptible de leur sauver la vie. Les derniers résultats en date publiés la semaine dernière montrent que le PEPFAR soutient désormais plus de 14 millions d’hommes, de femmes et d’enfants sous traitements antirétroviraux (ARV), soit deux fois plus qu’il y a tout juste quatre ans et demi.

Au 15e anniversaire de la promulgation du PEPFAR, le programme continue à jouir d’un soutien fort de la part des deux partis qui s’est étendu sur les mandats de trois présidents et huit Congrès.

Sous la houlette du président Donald J. Trump et grâce à la générosité du peuple américain, le PEPFAR continue d’élargir son impact remarquable et économique, en faisant passer la pandémie de sida de l’état de crise à une situation maîtrisée.

Au cours des deux dernières années, pour s’assurer que la nouvelle génération soit libre du virus, le PEPFAR a considérablement accru ses investissements dans les services de prévention du VHI, qui œuvrent déjà à la réduction du nombre de nouvelles infections.

Partout en Afrique et dans d’autres parties du monde, la mort et le désespoir ont été complètement remplacés par l’espoir et la vie. Nelly Tsindori, originaire de Kakamega au Kenya, est un exemple de cet espoir, étant l’une des quelque 14 millions de personnes sous ARV grâce au soutien du PEPFAR.

Lorsque Nelly a été diagnostiquée séropositive en 1996, elle a eu peur. Elle a vécu dans la crainte de la stigmatisation pendant près d’une dizaine d’années avant de décider d’essayer d’avoir un bébé en bonne santé. C’est à ce moment-là qu’elle s’est rendue dans une clinique soutenue par le PEPFAR. Elle a immédiatement bénéficié d’une aide psychologique pour les personnes séropositives, commencé son traitement et donné naissance à sa fille, Charity, l’un des plus de 2,2 millions de bébés nés séronégatifs grâce à l’assistance du PEPFAR.

« Sans le PEPFAR, je serais morte il y a bien longtemps », Nelly explique. Au cours des dix dernières années, elle a dispensé une aide psychologique à d’autres mères séropositives à la clinique soutenue par le PEPFAR, qui commencent leur traitement pour leur propre santé et pour protéger leurs bébés contre l’infection. Depuis qu’elle travaille à la clinique, aucun bébé n’y est né séropositif. Pour sa part, Charity, désormais âgée de 12 ans, souhaite devenir médecin quand elle sera grande, pour s’occuper des autres comme sa mère le fait.

Nelly et Charity sont la preuve vivante que le PEPFAR offre un avenir meilleur et plus brillant à des enfants, parents et familles partout dans le monde. Grâce à leur courage et à celui de millions d’autres personnes, jusqu’à 13 des pays dont le fardeau de VIH est le plus lourd sont désormais sur la bonne voie pour parvenir à maîtriser l’épidémie d’ici 2020 avec le soutien du PEPFAR.

Dans le cadre de la Stratégie d’accélération de la maîtrise de l’épidémie de VIH/SIDA du PEPFAR (2017-2020), nous disposons d’une feuille de route pour arriver à maîtriser l’épidémie et réduire les coûts à venir dans les plus de 50 pays où œuvre le PEPFAR.

Mais nous ne pouvons pas y arriver seuls. C’est pourquoi le PEPFAR tire parti du pouvoir des partenariats, en travaillant en étroite collaboration avec d’autres pays, le secteur privé, des organismes caritatifs, les institutions multilatérales, la société civile et des organismes confessionnels, des personnes séropositives et bien d’autres.

Alors que nous fêtons quinze années au cours desquelles des vies ont été sauvées, nous saisissons cette occasion historique, pour la première de l’histoire moderne, de maîtriser une pandémie sans vaccin ni remède, en posant ainsi les bases d’une élimination, à terme, du VIH. Le PEPFAR est né de la conviction que nous pouvions rendre l’impossible possible. Aujourd’hui, cette conviction est en train de devenir réalité.

Le Dr Deborah L. Birx est ambassadrice et coordinatrice de la lutte contre le sida dans le monde et représentante spéciale des États-Unis pour la diplomatie sanitaire dans le monde au sein du département d’État des États-Unis.

Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi :http://thehill.com/opinion/healthcare/388849-over-14-million-lives-saved-thanks-to-the-us-emergency-plan-for-aids