Monsieur le Président de la Commission Justice au Senat de la République Jean Renel Senatus,
Monsieur le Président de la Commission Justice à la Chambre des Députés Jean-Marie Florestal,
Monsieur le Ministre des Finances et l’Economie Ronald Decembre,
Madame la Ministre des Affaires Sociales et du Travail Elise Gelin,
Madame la Ministre des droits de la personnes Stéphanie Auguste,
Monsieur le Président du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire René Sylvestre,
Monsieur le Protecteur du Citoyen Renan Hédouville,
Monsieur le Directeur General de la Police d’Haïti Mickel-Ange Gédéon,
Madame la Directrice Générale de l’Institut du Bien-être Social Arielle Villedrouin,
Mesdames, Messieurs,
Bonjour!
J’aimerais vous remercier de votre présence aujourd’hui pour le lancement officiel du Plan d’action national de lutte contre la traite des personnes du gouvernement haïtien, et du projet BEST – Building Enduring Systems to end Trafficking in Persons) de l’USAID, qui sera implémenté par la Fondation LUMOS.
Le nom du Project, BEST, veut dire « Etablir des systèmes durables pour mettre fin à la traite des personnes. » Je note qu’Haïti a été reclassé au niveau 2, il y a un mois dans le Rapport sur la traite des personnes de 2019. Cela reflète les efforts additionnels consentis par le gouvernement haïtien pour arrêter, poursuivre et condamner les trafiquants; pour adopter le plan d’action national contre la traite des personnes; et pour renforcer le Comité national de lutte contre la traite.
Nous aimerions saluer encore une fois les efforts de tous ceux qui participent à la lutte contre la traite, notamment le ministère de la Justice, le Comité national de lutte contre la traite, la POLIFRONT, l’Office de la protection des citoyens et les médias. Nous reconnaissons aussi les efforts inlassables des organisations de la société civile dans la lutte contre la traite des personnes en Haïti.
Comme je l’ai indiqué tantôt, il reste encore beaucoup à faire, pour elimine la traite de personne, malgré les efforts récents. Haïti demeure jusqu’ici un pays d’origine, de transit et de destination pour la traite des personnes aux niveaux national et transnational. Il y a aussi le problème serieux des restavèk, où environ 286,000 enfants vivent actuellement en servitude domestique.
Tous les acteurs, y compris les divers ministères, l’appareil judiciaire, la police, le Comité national de lutte contre la traite et la société civile, doivent s’engager et redoubler leurs efforts pour lutter contre la traite des personnes en Haïti.
Comme l’a déclaré récement le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo dans son discours lors du lancement du Rapport sur la traite des personnes de 2019, « la traite des êtres humains n’est pas une catastrophe naturelle; elle a été créée par l’homme.
Nous avons donc la capacité d’y remédier.
Le Plan d’action national contre la traite des personnes du gouvernement d’Haïti va guider les efforts que le pays va déployer d’ici l’année 2022. Ce plan d’action, doté de ressources suffisantes, permettra à Haïti de progresser sur la voie de l’élimination de toutes formes de traite des personnes.
En support à cette initiative, nous lançons aujourd’hui le projet BEST de l’USAID; c’est un projet de 5.6 millions de dollars sur quatre ans qui sera implémenté par la Fondation LUMOS, et qui va faciliter une meilleure coordination par le gouvernement haïtien des initiatives de lutte contre la traite aux niveaux national et départemental.
Le projet va aborder trois aspects de la traite des personnes en Haïti: la traite au sein du système d’orphelinats en Haïti, le système de servitude domestique d’enfants ou restavèk, et la traite transfrontalière. En outre, le projet BEST va aider le gouvernement haïtien et les organisations de la société civile à lutter contre la traite des enfants, notamment en les aidant à répondre aux besoins des victimes de la traite des enfants, et des enfants vulnérables.
Je félicite également le partenaire d’exécution du Projet BEST, la Fondation Lumos. Je voudrais présenter le chef de parti du projet, M. Eugene Guillaume, et
- Patrick Camille, le chef de parti adjoint du projet. Je crois que cette collaboration entre l’USAID, LUMOS, le gouvernement haïtien et les nombreuses organisations de la société civile engagées dans cette lutte produira des résultats réels dans la lutte contre la traite des personnes en Haïti.
Le projet BEST est lancé pour appuyer le plan d’action national d’Haïti, et nous invitons d’autres gouvernements et organisations à lancer des initiatives similaires, pour supporter les efforts du gouvernement haïtien.
Nous voudrions également reconnaître le rôle important que jouent les médias pour faire ressortir les circonstances atroces de la traite des personnes, et pour veiller à la poursuite des trafiquants. L’an dernier, on a constaté une légère augmentation du nombre de reportages sur ces questions souvent délicates, et l’attention médiatique joue un rôle important pour inciter ces conversations sur ce sujet parfois difficile.
Cependant, je voudrais rappeler qu’il revient au gouvernement haïtien, y compris les forces de l’ordre et le secteur judiciaire, de jouer le rôle primordial dans la lutte contre la traite des personnes. Alors, j’encourage le gouvernement haïtien à fournir les ressources financières et techniques nécessaires pour soutenir la mise en œuvre du Plan d’action national et renforcer le Comité national de lutte contre la traite (CNLTP).
L’assistance technique ne représente qu’un petit fragment de la lutte contre la traite.
La volonté politique et le dévouement du gouvernement en sont les clés.
Ainsi, nous encourageons le gouvernement haïtien à enquêter, à poursuivre et à condamner vigoureusement les trafiquants de personnes, et à allouer des ressources budgétaires suffisantes au financement du plan d’action national et à l’accompagnement des victimes de traite dans le prochain budget national.
Nous notons également que l’Institut du Bien-être Social et de Recherches (IBESR), l’agence gouvernementale de protection sociale, et l’Office de la protection du citoyen (OPC) jouent un rôle clé dans l’offre de services aux victimes et la sensibilisation à la traite des personnes.
Il est important que ces institutions gouvernementales disposent de ressources financières suffisantes pour poursuivre et amplifier leur travail combien important.
En travaillant ensemble, nous espérons soutenir la lutte contre la traite des personnes en Haïti.
Je vous remercie tous.
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