Allocution du secrétaire d’État Mike Pompeo À l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains (OEA)

Siège de l’OEA

Washington.

 

  1. LE SECRÉTAIRE POMPEO : Je vous remercie. Merci, Monsieur le Secrétaire général Almagro et merci à votre équipe, pour avoir organisé cette 48e Assemblée générale de l’OEA. Nous vous sommes incroyablement reconnaissants de votre leadership.

C’est un grand plaisir d’être ici pour la première fois à l’OEA en tant que secrétaire d’État des États-Unis d’Amérique, et je suis ravi de rencontrer nombre de mes collègues ministres des Affaires étrangères présents ici aujourd’hui.

Je tiens également à saluer l’excellent travail accompli par notre représentant permanent, l’Ambassadeur Trujillo, et son équipe, ainsi que celui de tous les représentants permanents auprès de l’Organisation des États américains.

Avant de continuer, je voudrais exprimer notre solidarité avec le peuple guatémaltèque et adresser nos condoléances aux familles et aux proches de ceux qui ont péri lors de l’éruption du volcan au Guatemala dimanche.

Tout comme nous l’avons fait lorsque cette organisation s’est réunie pour la première fois il y a 70 ans, les États-Unis continuent d’apprécier toute la valeur de l’OEA et son rôle dans la création d’un continent caractérisé par la démocratie, la paix, le respect des droits de l’homme et la coopération. Nous devons tous jouer notre rôle pour renforcer l’OEA afin de relever efficacement les défis actuels à nos valeurs et, bien sûr, ceux auxquels nous serons confrontés à l’avenir.

Je tiens à remercier les États membres pour leur soutien à la décision prise lors de l’Assemblée générale de l’an dernier de réduire la dépendance de l’OEA à l’égard d’un seul État membre : le mien. Il s’agit d’une étape importante qui permet d’accroître l’adhésion et le partage du fardeau sur la voie de nos objectifs communs. Cette année, j’espère que nous pourrons convenir d’adopter un plan pour mettre en œuvre cette décision, afin de faire en sorte que l’OEA puisse s’appuyer sur une assise financière plus durable.

En ce qui concerne la confrontation des défis communs dans la région, au Sommet des Amériques, nos dirigeants ont convenu de mesures pour combattre la corruption, un cancer qui ronge les fondements de la démocratie et étouffe les rêves de nos citoyens. Nous devons continuer à améliorer la transparence dans le domaine de la gouvernance et des marchés publics, et dénoncer et poursuivre les fonctionnaires corrompus.

Les organisations criminelles transnationales tuent nos peuples, elles déstabilisent nos sociétés et elles défient nos institutions démocratiques. Les États-Unis ne le toléreront pas. Nous continuerons à coopérer avec nos homologues mexicains et avec les dirigeants du Triangle du Nord pour consolider nos avancées dans la lutte contre les causes de l’immigration clandestine et du trafic illégal.

Notre combat pour écraser ces organisations criminelles transnationales se poursuivra avec la mise en œuvre de l’Initiative de sécurité du bassin des Caraïbes. Nous continuerons également à travailler à la réalisation des objectifs de Caribbean 2020, notre stratégie axée sur – notre stratégie pour un engagement accru des Caraïbes dans les domaines de la sécurité, de la diplomatie, de la prospérité, de l’énergie, de l’éducation et de la santé.

Les catastrophes naturelles de l’année dernière ont mis à l’épreuve la résilience de nos populations. Les États-Unis sont fiers d’aider les pays de l’OEA à se rétablir après ces tragédies. Pour cela, nous aidons entre autres les petites entreprises de l’industrie touristique des Antilles à se remettre sur pied après les ouragans.

À Cuba aujourd’hui, il semble que le changement est inévitable et qu’il est attendu avec impatience. Les jeunes Cubains nés sous une dictature ne sont pas intéressés par des slogans révolutionnaires creux. Ils exigent des opportunités éducatives sans contraintes politiques ni répression du régime totalitaire. Ils veulent ce que les jeunes veulent partout ailleurs : la possibilité d’utiliser leurs talents, de s’exprimer, de réaliser leur potentiel et de se bâtir un brillant avenir. En tant que sociétés démocratiques, nous devons soutenir les jeunes de Cuba et d’ailleurs sur le continent dans leurs espoirs de changement démocratique.

Au Nicaragua, la police et des groupes armés contrôlés par le gouvernement ont tué plusieurs dizaines de personnes, simplement pour avoir manifesté pacifiquement. Je me fais l’écho de ce que le vice-président Pence a dit dans ce bâtiment le 7 mai : « Nous nous joignons aux nations du monde entier pour exiger que le gouvernement Ortega [réponde] aux demandes de réforme démocratique du peuple nicaraguayen et exigent que les coupables d’actes de violence répondent de leurs actes ». Les États-Unis appuient le travail de la Commission interaméricaine des droits de l’homme et son travail au Nicaragua, et demandent instamment au gouvernement nicaraguayen de mettre en œuvre les recommandations émises par la commission le 21 mai dernier.

Mais il n’est pas de plus grand défi aujourd’hui que celui de la destruction à grande échelle de la démocratie et de la catastrophe humanitaire déchirante au Venezuela. Les États-Unis se réjouissent de la libération de la famille Holt injustement emprisonnée, mais notre politique envers le Venezuela demeure inchangée. Les États-Unis sont résolus à soutenir le peuple vénézuélien et ses efforts en vue du retour à la démocratie. Les activités du régime de Maduro pour établir un gouvernement inconstitutionnel et ses violations des droits de l’homme sont maintenant bien connues de tous. Toutes ces actions ont, entre autres conséquences néfastes, entraîné une modification anticonstitutionnelle de l’ordre constitutionnel du Venezuela.

Dans ces circonstances, nous sommes tous appelés à prendre des mesures en vertu de la Charte démocratique interaméricaine, ce que cet organisme a déjà commencé à faire.

À plus d’une reprise, le Venezuela a gaspillé des occasions d’avoir le genre de dialogue requis par la Charte. Nous ne demandons que ce que toutes les nations de l’OEA veulent pour notre peuple : un retour à l’ordre constitutionnel, des élections libres et équitables sous la surveillance d’observateurs internationaux, et la libération des prisonniers politiques. Le refus du régime de prendre des mesures significatives dans ces domaines témoigne d’une mauvaise foi sans équivoque, de sorte que l’on a épuisé les options de dialogue dans les conditions actuelles.

Il y a de cela seulement deux semaines, le gouvernement vénézuélien a organisé un simulacre d’élection qui n’offrait pas de véritable choix au peuple vénézuélien et à ses électeurs. Beaucoup d’entre eux ont fait preuve de bon sens en restant simplement chez eux.

Pour toutes ces raisons, le vice-président Pence a défié les États membres le mois dernier de faire ce que la Charte démocratique nous demande face à une interruption inconstitutionnelle de l’ordre démocratique d’un État membre : suspendre la participation du Venezuela à cette organisation.

Cette suspension n’est pas un but en soi. Mais elle montrerait que l’OEA joint les actes à la parole. Et elle enverrait un message incontournable au régime de Maduro : seules de véritables élections permettront à votre gouvernement d’être inclus dans la famille des nations.

En plus de la suspension, j’appelle les autres États membres à exercer des pressions supplémentaires sur le régime de Maduro, notamment des sanctions et un isolement diplomatique accru, jusqu’à ce qu’il prenne les mesures nécessaires pour rétablir une véritable démocratie et offrir aux populations l’accès dont elles ont désespérément besoin à l’aide humanitaire internationale.

Nous appelons tous les pays de l’OEA à le faire aujourd’hui en ce qui concerne le Venezuela et, à l’avenir, chaque fois que cela sera nécessaire, pour le bien de la région et du monde. Je vous remercie. (Applaudissements.)

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Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.