Allocution du chargé d’affaires Stromayer lors de la célébration du 246e anniversaire de l’indépendance des États-Unis d’Amérique

FRANCAIS

 

Son Excellence le Premier ministre Ariel Henry,
Distingués ministres et membres de Cabinet,
Mes estimés collègues du corps diplomatique,
Les représentants des organisations internationales,
Les directeurs généraux,
Les estimés représentants de la société civile et du secteur privé,
Chers invités,

C’est un réel plaisir de vous accueillir tous aujourd’hui en la résidence historique de l’Ambassadeur. Je suis le nouveau Chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince, Eric Stromayer. Au nom de l’Ambassade et du peuple américain, je vous souhaite la bienvenue à la réception du 4 juillet de cette année alors qu’Haïti et le monde se relèvent du COVID.

Ce n’est pas ma première visite en Haïti, ni dans cette maison. J’ai servi mon pays pour la première fois en Haïti de 1990 à 1991. C’était mon premier poste en tant qu’officier du service diplomatique. Depuis, j’ai servi dans de nombreux pays à travers le monde.

Dans chacun de ces endroits, je me suis toujours souvenu du temps que j’ai passé ici.

Tout comme aujourd’hui, le début des années 90 a été une période de changement et d’incertitude en Haïti.

Malgré les événements de l’époque, et il y en avait beaucoup, je me souviens encore avoir voyagé à travers le pays absorbant la beauté d’Haïti et la chaleur de son peuple, ainsi que la richesse de sa culture, sa musique et sa cuisine. Une culture unique et une histoire d’un fondement historique dont les Haïtiens peuvent être fiers.

Nous devons trouver une bonne voie ensemble avec humilité. Nous n’avons pas abandonné mais continuons à rester en Haïti en tant que partenaires et amis de longue date, travaillant ensemble pour rendre les choses meilleures, accompagner Haïti alors qu’elle trouve la voie du progrès.

Le rôle des Etats-Unis ici en Haiti, est, et sera toujours, à multiples facettes. En tant que partenaire, les États-Unis travaillent à travers toute Haïti par le biais de notre ambassade, ses programmes et ses exécutants. Je suis fier du travail que nous réalisons tous. En plus du personnel américain et haïtien de l’ambassade, il y a aussi de nombreux Américains ici en tant que simples citoyens, dans de nombreuses autres organisations et Organisations non-gouvernementales (ONGs), et avec la double nationalité. Je tiens à les remercier tous pour le travail qu’ils ont accompli et qu’ils effectuent, et je leur souhaite un joyeux 4 juillet !

En effet, les liens entre nos deux nations sont très profonds et de longue durée. Nous avons travaillé ensemble pendant de nombreuses années à travers des périodes de transition difficiles, comme nous le faisons aujourd’hui.

Ensemble, nous savons qu’avec du progrès et une participation vraiment large, et un éventuel consensus sur la marche à suivre, ces moments de transition ont le potentiel d’apporter de l’espoir, du changement et des progrès pour l’avenir.

Les périodes de transition ne sont en aucun cas une histoire uniquement haïtienne. Notre histoire aux États-Unis est également marquée par des périodes de transition. Ces moments ne sont pas toujours faciles.

Cette année marque le 246ème anniversaire depuis que les États-Unis ont déclaré la fin de la domination britannique et se sont lancés comme une nouvelle expérience audacieuse de « gouvernement par le peuple ».  Et encore à ce jour, le 4 juillet est un rappel important pour chaque Américain de ce que stipule cette déclaration : « Tous les hommes sont créés égaux [et] sont dotés… de certains droits inaliénables ».

La poursuite de l’établissement de ces États-Unis d’Amérique n’a pas été une tâche facile. En fait, le pays tel que nous le voyons aujourd’hui n’était pas aussi uni en 1776 ; au contraire, lui, aussi, faisait face à une période de transition qui, à certains égards, a continué depuis.

Nos ancêtres n’étaient pas d’accord sur la façon dont ce pays devrait être gouverné et sur la direction que leur pays, nouvellement créé, devrait prendre.

En effet, cette période a été marquée à certains égards plus par des défis que par des consensus.

Le gouvernement, qui, comme l’a dit le président Lincoln au cours d’une guerre civile sanglante « par, pour et du peuple », était alors, et reste, un processus incertain.

Quelles que soient les incertitudes et les désaccords que les ancêtres de l’Amérique ont eus ; finalement, ils n’ont jamais empêché de trouver une voie pour réaliser l’avenir du pays. Grâce à des débats et des délibérations sains, ils ont créé la constitution et structure qui, à ce jour, nous a donné des outils avec lesquels nous, en tant qu’Américains, pouvons poursuivre le travail en cours vers la création d’une Union plus parfaite.

Aujourd’hui, les États-Unis d’Amérique continuent de poursuivre cette Union plus parfaite. Je dis que mon pays continue sur cette voie car nous savons que la perfection n’est pas une destination, mais une direction ; le travail n’est jamais terminé.

Nous reconnaissons les erreurs et les imperfections dans notre histoire, de l’esclavage à tant d’autres, ainsi que les manquements et les échecs pour vivre en accord avec nos idéaux. Cela nous donne la base pour continuer à essayer de construire une société plus équitable, inclusive, juste, diversifiée et tolérante pour chacun de nos citoyens. Toutes ces périodes et saisons d’instabilité, et sûrement plus, ont défié, défieront, et tireront sur les fibres de nos principes démocratiques.

Je suis ravi d’avoir l’opportunité de retourner en Haïti pendant une autre période de transition. Je suis fier de notre engagement continu à nous tenir aux côtés du peuple haïtien en tant que partenaires alors que les citoyens et leurs dirigeants trouvent la bonne voie face aux nombreux défis auxquels ils sont confrontés aujourd’hui.

J’encourage tous les partis et les groupes de la société civile et tous les Haïtiens à continuer à travailler vers la collaboration, le consensus et l’inclusivité à tous les niveaux. Les États-Unis et d’autres partenaires internationaux sont prêts à soutenir Haïti et son peuple alors qu’ils trouvent la bonne voie.

Chers amis, il y a de la force dans le consensus. Le compromis n’est pas une faiblesse. Il y a de la force dans l’unité. Nous travaillons tous bien mieux lorsque nous travaillons ensemble.

Pour conclure, je tiens à remercier tous les membres de l’ambassade des États-Unis et le personnel de la résidence qui ont rendu possible l’événement d’aujourd’hui. Mèsi anpil. Merci à tous de votre présence.

Je me tiens devant vous aujourd’hui fier et honoré de célébrer le Jour de l’Indépendance des États-Unis d’Amérique. Puissions-nous tous continuer à travailler ensemble pour créer une meilleure Haïti pour tout son peuple. Je conclus avec ce proverbe : « La nuit n’est jamais aussi noire qu’avant l’aube ».

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KREYÒL

 

Ekselans Premye Minis Ariel Henry,
distenge minis,
manm Kabinè a,
kòlèg mwen yo nan kò diplomatik la,
reprezantan òganizasyon entènasyonal yo,
Direktè Jeneral yo,
reprezantan sosyete sivil la ak sektè prive a ak tout lòt envite nou yo.

 

Se yon gwo plezi pou m resevwa nou isit la jodi a nan rezidans istorik sa a, rezidans Anbasadè a. Mwen se Eric Stromayer, nouvo Chaje d’Afè anbasad Etazini ann Ayiti. Nan non anbasad la, nan non pèp ameriken an, mwen kontan akeyi nou nan resespsyon 4 jiyè a, nan yon moman kote Ayiti ak monn nan ap soti kò yo anba COVID.

Se pa premye fwa mwen vin ann Ayiti, ni premye fwa mwen vin nan kay sa a. Mwen te ann Ayiti soti 1990 rive 1991 e se premye kote mwen te reprezante peyi m. Se te premye travay mwen kòm diplomat. Depi lè sa a, mwen travay divès kote nan monn nan.

Chak kote m pase, m toujou sonje tan mwen te pase ann Ayiti a.

Menm jan ak jodi a, kòmansman ane 90 yo se te yon peryòd chanjman ak ensètitid pou Ayiti.

Malgre divès evènman ki t ap pase nan moman sa a, e yo te anpil, mwen toujou sonje jan m te konn sikile nan tout peyi a, pou m admire bote Ayiti e pou m apresye jan pèp ayisyen an akeyan ak jan kilti ak mizik nou ak manje nou konn fè, se yon richès. Ayisyen yo gen tout rezon pou yo fyè de kilti yo ak istwa yo ki pa gen parèy.

Nou bezwen jwenn yon fason pou nou avanse ak imilite. Nou pa bay vag, men nou kontinye rete ann Ayiti sou baz yon patenarya ak yon amitye ki la depi lontan. N ap travay ansanm pou nou amelyore sitiyasyon an, pou nou mache kòtakòt avèk Ayiti pandan l ap chèche jwenn wout li.

Wòl Etazini ann Ayiti te toujou genyen plizyè fasèt. Antanke patenè, Etazini ap travay ann Ayiti pa mwayen anbasad li, pwogram li yo ak lòt aktè k ap ede l fè mizannèv. Mwen fyè de tout travay nou fè. Anplis de anplwaye ameriken ak anplwaye ayisyen ki nan anbasad la, gen anpil lòt ameriken ki isit la a tit pèsonèl, nan divès lòt òganizasyon ak ONG e genyen tou ki la antanke moun ki gen doub nasyonalite. Mwen vle remèsye yo tout pou travay yo fè, pou travay y ap fè, e m ap swete yo bòn fèt 4 jiyè !

Se vre, relasyon ki gen ant 2 peyi nou yo trè pwofon e yo la depi lontan. Nou gen plizyè ane depi n ap travay ansanm nan moman tranzisyon ki difisil, jan n ap fè sa jodi a.

Nou tout konnen si gen pwogrè, si anpil moun mete men e si gen yon konsansis final sou fason pou nou soti nan tranzisyon sa a, sa ka pote lespwa, chanjman ak pwogrè pou demen.

Se pa sèlman nan istwa Ayiti nou jwenn peryòd tranzisyon. Nan istwa pa nou, Etazini, gen peryòd tranzisyon tou. Moman sa yo pa janm fasil.

Cette année marque 246 ans depuis que les États-Unis ont déclaré la fin de la domination britannique et se sont lancés comme une expérience nouvelle et audacieuse de gouvernement par le peuple. Et encore à ce jour, le 4 juillet sert de rappel important pour chaque Américain de ce que dit cette déclaration, « que tous les hommes sont créés égaux [et] qu’ils sont dotés… de certains droits inaliénables ».

Rive mete Etazini d Amerik kanpe, se pa t yon travay fasil. An reyalite, peyi n ap gade la a jodi a, li pa t ini konsa an 1776. Okontrè li menm tou li te nan yon peryòd tranzisyon ki, nan kèk domèn, ap kontinye depi lè sa.

Zansèt nou yo pa t dakò ni sou fason pou peyi a te gouvène ni sou oryantasyon yo te dwe bay peyi ki te fèk fòme a.

Wi, nan yon sans, pandan peryòd sa a, ou te plis jwenn difikilte pase w jwenn konsansis.

Le gouvernement « du peuple, par le peuple et pour le peuple », comme le président Lincoln l’a dit plus tard au cours d’une guerre civile sanglante, était alors un processus incertain, et l’est encore aujourd’hui.

Kèlkeswa ensètitid ak dezakò zansèt Lamerik yo te genyen, sa pa t anpeche yo vanse sou wout pou yo bay peyi a yon avni.

Nan gwo deba ak diskisyon, yo te rive kreye konstitisyon an ansanm ak baz ki pèmèt nou gen zouti pou nou kontinye travay, antanke ameriken, pou nou rive kreye yon Inyon ki pi pafè.

Jodi a, Etazini d Amerik kontinye ap travay pou vin gen yon Inyon ki pi pafè. Mwen di peyi mwen ap kontinye nan wout sa a paske nou konnen pèfeksyon se pa yon destinasyon men se yon oryantasyon ; travay la pa janm fin fèt.

Nou rekonèt erè ak enpèfeksyon ki gen nan istwa nou. Soti nan esklavaj, rive nan anpil lòt fot ak echèk ki fè nou pa t nan nivo ideyal nou yo. Sa ban nou baz pou nou kontinye konstwi yon sosyete ki gen plis jistis, plis enklizyon, plis divèsite ak plis tolerans pou chak sitwayen nou yo. Tout peryòd enstabilite sa yo, e siman ap gen plis, reprezante yon defi pou prensip demokratik nou yo.

Mwen kontan dèske m gen okazon tounen ann Ayiti pandan yon lòt peryòd tranzisyon. Mwen fyè de angajman nou kenbe pou nou kanpe bò kote pèp ayisyen an antanke patenè toutpandan pèp la ansanm ak dirijan yo ap chèche soti tèt yo anba tout difikilite y ap rankontre jodi a.

M ap envite tout pati yo, ansanm ak gwoup nan sosyete sivil la ansanm ak tout ayisyen pou yo kontinye travay pou yo rive jwenn kolaborasyon, konsansis, ak enklizyon nan tout nivo. Etazini ansanm ak lòt patenè entènasyonal pare pou yo sipòte Ayiti ansanm ak pèp ayisyen an, pandan y ap chèche jwenn wout yo.

Zanmi m yo, lè gen konsansis gen fòs. Konpwomi pa vle di feblès. Lè gen inite gen fòs. Nou tout travay pi byen lè nou travay ansanm.

An konklizyon, mwen vle remèsye tout anplwaye anbasad la ak tout anplwaye rezidans lan ki te rann evènman sa a posib. Mèsi anpil. Mèsi nou tout pou prezans nou.

Jodi a, mwen kanpe devan nou e m santi m fyè e mwen onore pou m selebre fèt endepandans Etazini d Amerik. Se pou nou tout kontinye travay ansanm pou nou kreye yon pi bon Ayiti pou tout ayisyen. E m ap kite nou ak yon pwovèb : « Lè li pi fè nwa a, se jou li pral jou. »

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