L’ambassadeur Jonathan Cohen
Représentant adjoint permanent des Etats-Unis auprès des Nations Unies
Mission des États-Unis auprès des Nations Unies
New York City
Le 6 septembre 2018
Merci pour votre exposé, Secrétaire général adjoint Keita, et pour les graphiques très utiles que vous avez distribués aujourd’hui. Nous accueillons chaleureusement Helen La Lime et lui souhaitons beaucoup de succès dans sa nouvelle mission. Nous espérons que les progrès continueront du côté de la MINUJUSTH, de même que sa feuille de route vers le retrait des opérations prévu pour octobre 2019.
En juillet dernier, le gouvernement d’Haïti et la MINUJUSTH ont passé un test important lorsque la Police Nationale d’Haïti et les unités de police constituées de l’ONU ont été confrontées à de violentes manifestations et à des émeutes.
Au cours de ces temps d’instabilité politique, la Police Nationale d’Haïti, avec l’appui de la MINUJUSTH, a agi pour protéger la population civile et s’abstenir de toute action qui aurait encore enflammé la situation.
Ces efforts ont permis d’éviter une évasion de prisonniers au pénitencier national, ce qui aurait rendu encore plus complexe une situation extrêmement instable au centre-ville de Port-au-Prince.
La professionnalisation continue de la Police Nationale d’Haïti démontre les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de la stratégie de sortie de la Mission et permettra la transition des tâches et des responsabilités au Gouvernement haïtien, en coordination avec l’équipe de pays des Nations Unies.
Cependant, il est essentiel de protéger ces gains durement acquis, et la MINUJUSTH a un rôle important à jouer avant de s’en aller.
Premièrement, il faut réaliser plus de progrès dans la lutte contre la corruption. Personne ne doit être au-dessus des lois et nous appelons le gouvernement d’Haïti à travailler avec la MINUJUSTH et les partenaires internationaux pour renforcer ses institutions du secteur judiciaire, y compris ses organes œuvrant contre la corruption et à promouvoir les réformes judiciaires pour lutter contre l’impunité et renforcer l’état de droit.
Deuxièmement, il est impératif que les responsables corrompus ou toute autre personne impliquée dans des violations des droits de l’Homme soient tenus responsables de leurs actes.
Troisièmement, nous devons également mettre en garde contre la politisation de la police. Le gouvernement d’Haïti doit accorder la priorité au développement et à la professionnalisation de sa police nationale et veiller à ce que l’institution demeure apolitique.
Enfin, le gouvernement haïtien et sa société civile et ses partenaires internationaux doivent continuer à s’attaquer aux problèmes de droits de l’Homme tels que l’exploitation et les abus sexuels, la violence contre les femmes et les filles, les taux élevés de détention provisoire prolongée et la traite des personnes.
Bien qu’il y ait beaucoup à accomplir, nous reconnaissons les mesures adoptées par la PNH pour améliorer sa réponse lors des manifestations publiques et renforcer son Inspection générale pour enquêter sur les abus de la police et les progrès réalisés dans les activités de défense des droits de l’Homme.
Les États-Unis attendent avec impatience la transition prévue vers une présence des Nations Unies non liée au maintien de la paix en Haïti d’ici octobre 2019 et la prise en charge de ses responsabilités par le gouvernement haïtien. Je vous remercie.